mercredi 17 février 2010

Passez muscade...

Deuil de la démocratie ou hommage au Mercredi des Cendres, la nouvelle mouture des délibérations soumises au Conseil affiche ses titres sur fond noir.
Il semble que le nouveau Directeur Général des Services sache manier toutes les pompes, fussent-elles funéraires.

Comme il est d'usage la séance commencera par le compte-rendu de 32 décisions prises par le maire en vertu d'une délégation reçue du Conseil. Parmi celles-ci on notera en particulier :
  • la décision n° 164 en date du 3 décembre 2009 par laquelle le maire a emprunté auprès du Crédit Mutuel à 3,80% la somme de 150.000 euros.
    Pourquoi les Conseillers n'ont-ils pas le droit de savoir à quoi va servir cet emprunt surtout si on se rappelle
    que le 17 septembre 2009 le Maire a décidé de placer 3 millions et 100.000 euros pour 6 mois auprès du Trésor à 0,75% (Décisions 130 et 131).
    Quelle merveilleuse opération financière !

  • la décision n° 192 du 22 décembre 2009 de régler au Fonds SARVI une somme majorée de 30% correspondant à ce que ce fonds de l'État avait versé à un policier municipal.
    Pourquoi les Conseillers n'ont-ils pas le droit de savoir pourquoi la Ville doit rembourser (majorée de 30%) le Service d'Aide au Recouvrement des Victimes ?
    Serait-ce qu'elle a commis une indélicatesse ? Sinon POURQUOI ?
Viennent ensuite 12 délibérations. On notera particulièrement :
  • la délib. 1191-02 qui lance un débat d'orientation budgétaire pour le budget stationnement plus de trois mois après le débat d'orientation budgétaire de la Ville et plus de 2 mois après le vote du budget 2010 !!!

  • la délib. 1191-03 qui propose l'affectation des subventions aux associations plus de 2 mois après le vote du budget, espérant probablement ne pas avoir à justifier ces décisions.

  • la délib. 1191-08 qui permet au maire d'informer encore moins le Conseil puisqu'il demande l'autorisation de signer seul les modifications de marchés publics, eux-mêmes non soumis à approbation, sans devoir requérir l'accord du Conseil.

  • la délib. 1191-09 par laquelle le maire demande la non-ratification d'une délibération communautaire prise le 12 novembre 2009 sans expliquer au Conseil pourquoi il la lui présente plus de 3 mois après qu'il l'ait voté, alors qu'il est précisé que la ratification doit intervenir moins de 3 mois après la délibération communautaire.
    pourquoi le Conseil n'est-il pas en droit de savoir comment une telle bourde peut avoir été commise ? pourquoi n'a-t-il pas le droit de savoir les conséquences possibles d'une telle bourde ?
  • la délib. 1191-11 par laquelle la Ville propose un programme de mise en valeur de jeunes talents consistant, à l'aide de deux prestataires recrutés pour l'occasion, à mettre des moyens matériels à la disposition des 11-18 ans scolarisés au Vésinet pour exposer leurs créations artistiques visuelles ou scéniques et doter les meilleures créations d'un prix.

    Cette démarche aux dérives élitistes évidentes sera comparée avec celle qui a conduit la Ville lors des vœux du maire, à faire venir (à quels frais ?) L'Ensemble Ricercata de Paris, composé exclusivement de talents non-vésigondins, à l'exception d'une jeune adolescente du Vésinet, déjà médaillée de l'UFAM depuis 2007.

    Le maire avait alors clamé que la production sur scène de cette jeune artiste était l'expression de sa volonté d'aider les jeunes talents du Vésinet à s'épanouir...

    Ici, comme là, il s'agit surtout pour la Ville de récupérer, à coups d'euros, la notoriété des talents les plus prometteurs, sans fournir aucune structure permettant réellement aux talents d'éclore.
    Pour s'assurer leur propre succès les organisateurs se sont déjà réservés de pouvoir sélectionner un lauréat hors du critère d'âge...

    On se rappellera que la première manifestation de "United Underage" (no comments) avait consisté, en novembre dernier, à attirer les adolescents en leur offrant, pour 1€, la diffusion au Cinéma JEAN MARAIS des films "TWILIGHT" au cours d'une soirée où pizzas et sodas coulaient à volonté.

    Nul doute qu'avec de telles méthodes la Ville puisse s'acquérir quelques obligés.


La petite touche RPV
  • la délib. 1191-12 qui sous le banal titre "Tableau des Emplois" vise en fait à recruter à prix d'or une :
    juriste en droit public des affaires, Chef de Projet à l'école nationale des Ponts et Chaussées, diplômée en Droit public, DEA de Sciences Politiques, DESS de politique publique locale...

    pour assurer la sécurité juridique des contrats de marchés publics et accroître la mise en concurrence des prestataires...

    au motif qu'aucun des candidats de la fonction publique n'aurait le profil...

    POURQUOI :
    1. Ce recrutement n'a-t-il pas été présenté en commission ?

    2. Ce recrutement s'il n'a pas donné satisfaction ne donne-t-il au moins lieu à une seconde tentative ?

    3. Un candidat dont la mission vise les "Marchés Publics" aurait-il besoin d'être diplômée en Sciences Politiques et Politique Publique Locale ?

    4. M. VINTRAUD, maire-adjoint chargé du Personnel n'est-il pas responsable de défendre un dossier aussi discutable ? Aurait-il partie liée avec la candidate, comme ce fut le cas lors de l'attribution d'une enquête en octobre 2008 ? Serait-il au contraire conscient du danger ?

    5. A défaut du maire-adjoint en charge du personnel, puisque la candidate sera rattachée au maire-adjoint aux finances, pourquoi n'est-ce pas M. VLIEGHE qui défend le projet ? Serait-ce que M. VLIEGHE a partie liée avec la candidate ou au contraire qu'il est conscient que ce recrutement n'est pas justifié ?

    6. Mme TRITANT, maire-adjoint chargée des affaires sociales, en cette période de crise et de difficultés financières, est-elle chargée de défendre un dossier qui propose de ne pas recruter dans la fonction publique un agent destiné à appliquer les règles de la fonction territoriale ?
      Et ce à un prix exorbitant !